Fascination, car l'image que nous voyons est un point de vue précis sur une action, un objet, un détail, or pour choisir ce point de vue il faut une certaine fascination, montrer une idée par cet emplacement-là et pas un autre. Tout comme la photographie il s'agit d'immortalisation du moment, de le faire passer à la postérité. C'est la sublimation du monde dans lequel nous vivons, ou, dans lequel nous ne vivons pas.
Passion, car il faut vivre l'instant qui s'apprête à être immortaliser, une œuvre qui est faite sans coeur, sans passion, n'a pas d'âme. Et l'âme d'un film, c'est sa raison de vivre. Beaucoup de films faits sans passion ont eu du succès, mais nous en rappellerons-nous dans 20 ans? Nous connaissons plus d'échecs commerciaux qui ont marqué le 7e art que de francs succès. Encore une fois, l'esprit triomphe sur le matériel.
Emotion, car en tant que spectateurs, en tant que voyeurs de la vie des personnages, nous obtenons un statut presque divin, nous sommes les Dieux de l'Olympe nous amusant ou nous apitoyant sur le sort des personnages, mais ce n'est qu'illusion, car nous revenons à notre place de simples mortels dès que les lumières de la salle se rallument. Et nous ne pouvons nous empêcher de nous demander: "Et si on nous regardait nous aussi sur un écran géant? à rire ou pleurer de nos vies?"
Sensation, car comme le nom l'indique, il y a "sens", or le Cinéma demande l'attention de 2 de nos sens: la vue et l'ouïe, mais ces 2 seuls sens suffisent à stimuler tous les autres, à faire vibrer le corps de tous ses membres, ces muscles, ses nerfs... Nous sommes emportés par les films et nous voyageons, nous devenons des autres, nous n'existons plus, nous ne sommes plus que ce que le film nous montre de nous même. Nous sommes élevés par nos sens, et cette élévation nous fait tantôt rire, tantôt pleurer. Dans tous les cas, elle nous anime.
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